Claude Blacque Belair

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Paris et Londres veulent bloquer l’aviation libyenne

In Monde arabe, Politique Internationale on 4 mars 2011 at 9 h 23 min

Le Figaro,

Installé sur une batterie antiaérienne, un insurgé contrôlait, jeudi, un checkpoint à l'entrée de Brega.
Installé sur une batterie antiaérienne, un insurgé contrôlait, jeudi, un checkpoint à l’entrée de Brega. Crédits photo : GORAN TOMASEVIC/REUTERS

Les Occidentaux voudraient empêcher les avions de chasse de Kadhafi de bombarder la population du pays.

La France et la Grande-Bretagne ont jeudi plaidé, par la voix de leurs mi­nistres des Affaires étrangères, qui se rencontraient à Londres, pour la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye.

Face au régime du colonel Kadhafi, la communauté internationale s’en est jusqu’à présent tenue à des sanctions financières, tel le gel des avoirs de cette famille à l’étranger, et à des opérations humanitaires pour venir au secours des populations fuyant vers la Tunisie.

Mais l’utilisation d’avions de combat, mercredi, dans l’offensive lancée par le Guide libyen sur l’est du pays contrôlé par l’insurrection, semble avoir réveillé les Occidentaux.

 

Soutien international

«On a vu des images très claires montrant l’impact du recours à l’arme aérienne. Que cela vise ou non les insurgés, je suis incapable de le dire, mais (…) la preuve existe qu’ils ont recours à leurs moyens aériens», a dit aux journalistes le colonel du corps des marines, David Lapan, porte-parole du département américain de la Défense.

L’option militaire, qui aurait pour objectif d’interdire aux avions libyens de bombarder la population du pays, n’est désormais plus un tabou, alors que des navires militaires américains font route vers les côtes de Tripoli. «Nous sommes d’accord pour réfléchir et même agir à la planification d’une zone d’exclusion aérienne si la menace d’utilisation de la force contre les populations libyennes que brandit Kadhafi se concrétisait au cours des prochains jours», a dit jeudi le ministre des Affaires étrangères français, Alain Juppé.

«En tout état de cause, a-t-il précisé, il ne peut pas s’agir que d’une participation de quelques pays occidentaux» pour mettre en œuvre un tel projet. «Nous avons besoin, a-t-il ajouté, de la participation des gouvernements de la région.» «Une zone d’exclusion aérienne doit être légale, avoir un large soutien international, avec la participation de nombreux pays différents», a confirmé son collègue britannique, William Hague, qui le recevait à Londres. «Je ne pense pas qu’il y ait de différence entre les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et les autres grands pays sur ce sujet», a-t-il conclu.

 

Guerre civile

L’option militaire avancée par les Occidentaux annule la proposition du président vénézuélien Hugo Chavez, qui, jeudi, proposait une médiation pour trouver une solution pacifique à la crise libyenne.

La Ligue arabe faisait savoir qu’elle aimerait avoir le temps d’«étudier» cette solution diplomatique. Il ne s’agit plus d’une crise intérieure, mais d’une guerre civile, ont répondu Londres et Paris, tandis que le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo, annonçait l’ouverture d’une enquête pour crimes contre l’humanité visant le colonel Mouammar Kadhafi, ses fils et plusieurs hauts responsables libyens. «Il n’y aura pas d’impunité en Libye», a-t-il affirmé, avant d’énumérer plusieurs «incidents» impliquant la famille Kadhafi.

 

Assange évoque un «déluge» de documents secrets

In Médias on 31 janvier 2011 at 11 h 04 min

Le Figaro,

Au cours d’un entretien sur CBS, le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, annonce un plan de riposte si son site restait définitivement fermé. Il refuse en revanche de commenter les affaires de violences sexuelles pour lesquelles il est poursuivi.

Julian Assange promet un «déluge» de documents secrets. C’est du moins le plan mis en place par le fondateur de WikiLeaks au cas où son site de dénonciation resterait définitivement fermé. Dans un entretien exclusif diffusé sur CBS, dans l’émission «60 minutes», Julian Assange a annoncé que son groupe possédait «un système par lequel il pouvait diffuser des sauvegardes cryptées d’éléments qu’il n’avait pas encore publiés». «Il y a des sauvegardes distribuées parmi de très nombreuses personnes, environ 100.000, et tout ce dont nous avons besoin c’est de leur donner une clé cryptée qui leur permettra de continuer», a-t-il expliqué.

Le fondateur de WikiLeaks, qui fait actuellement l’objet d’une enquête criminelle sur la fuite de centaines de milliers de rapports et de dépêches diplomatiques, a toutefois précisé que cette clé ne serait distribuée qu’en dernier ressort. «Si un certain nombre de personnes étaient emprisonnées ou assassinées, là nous aurions le sentiment que nous ne pouvons pas poursuivre (la diffusion des documents), et d’autres personnes devraient prendre le relais (de notre action) et nous pourrions donner les clés», a-t-il poursuivi.

L’Australien de 39 ans a également démenti être mû par des sentiments antiaméricains ou par d’autres mots d’ordre politiques, qualifiant son groupe de «militant de la presse libre». «Il ne s’agit pas de sauver les baleines. Il s’agit de fournir aux gens l’information dont ils ont besoin pour savoir s’ils doivent défendre ou non les baleines, a-t-il affirmé. C’est la matière brute dont on a besoin pour avoir une société juste et une société civile. Sans cela c’est comme de naviguer dans l’obscurité».

 

«Mégafuite»

 

Julian Assange a en revanche refusé de commenter les allégations suédoises de crimes sexuels dont il fait l’objet, tout comme ses projets éditoriaux. Concernant la diffusion d’une information sur la Bank of America, le fondateur de WikiLeaks n’a ni confirmé, ni infirmé qu’il le ferait, tout en gloussant. «Toutes ces banques sont mal à l’aise et chacune se demande si ce n’est pas elle qui est visée, a-t-il noté. Quand vous voyez des organisations, qui ont commis des abus, souffrir des conséquences de leurs abus alors que leurs victimes se relèvent… Vous éprouvez un certain plaisir à être impliqué dans ce type d’activité».

Au cours d’une interview avec le magazine Forbes en novembre dernier,Julian Assange avait annoncé qu’une «mégafuite» de son site aurait pour cible début 2011 une grande banque américaine. Il avait fait savoir auparavant qu’il avait découvert un trésor de documents concernant la Bank of America – la plus grande des banques américaines -, dont les actions ont perdu plus de 3% le 30 novembre, peu après la publication de l’interview d’Assange dans Forbes.

 

WikiLeaks : Assange reste en prison jusqu’à mi-décembre

In Justice on 7 décembre 2010 at 18 h 12 min

Le Figaro,

La demande de libération sous caution du fondateur de WikiLeaks, qui s’est rendu mardi à la police britannique, a été rejetée. Recherché pour des faits de viol et d’agression sexuelle, l’Australien est maintenu en détention jusqu’au 14 décembre.

L’ennemi public numéro un des gouvernements du monde entier restera en prison jusqu’à la mi-décembre. La demande de libération sous caution du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a été rejetée mardi par la justice britannique. L’Australien, soupçonné de viol sur deux Suédoises, comparaissait mardi en début d’après-midi devant la cour de justice de Westminster, quelques heures après s’être livré «de son plein gré» à la police du Royaume-Uni. Le juge Howard Riddle a estimé qu’il y avait trop de risques que le patron de WikiLeaks ne se présente pas à de nouvelles convocations judiciaires. Le magistrat a donc ordonné qu’Assange reste en détention jusqu’au 14 décembre, date de la prochaine audience. Et ce, en dépit de la présence de célébrités telles que le cinéaste Ken Loach, le journaliste John Pilger et Jemima Khan, qui étaient prêtes à payer sa caution.

Le fondateur du site WikiLeaks, dont les fuites mettent la diplomatie mondiale en émoi, fait l’objet d’un mandat d’arrêt diffusé par la Suède pour des affaires de «viol, d’agression sexuelle et de coercition» commis sur deux femmes au mois d’août. Devant la cour de justice de Westminster, Julian Assange, qui clame depuis toujours son innocence, a contesté la demande d’extradition de Stockholm. Soulignant les «déclarations belliqueuses venant des États-Unis», son avocat, Mark Stephens, a expliqué redouter dans un second temps une possible extradition de son client vers les États-Unis. Ceux-ci menacent en effet l’Australien de poursuites, en représailles à la diffusion de 250.000 télégrammes diplomatiques américains embarrassants. Washington n’a toutefois pas trouvé à ce jour de chef d’inculpation recevable.

L’étau judiciaire s’est brusquement resserré lundi autour de l’Australien de 39 ans, soupçonné de se cacher dans le sud de la Grande-Bretagne. Un nouveau mandat d’arrêt avait été transmis par la Suède aux autorités britanniques, la première version ayant été mal rédigée. Julian Assange aurait requis dès lundi l’assistance consulaire de l’ambassade d’Australie à Londres, selon la chaîne Channel 4.

Le financement de WikiLeaks menacé

Malgré l’arrestation de son fondateur, WikiLeaks a promis de continuer la publication des câbles secrets. Julian Assange a assuré avoir pris toutes dispositions pour garantir la poursuite des fuites, quel que soit le sort qui lui sera réservé. «WikiLeaks publie aussi sans peur les faits qui doivent être rendus publics», a rappelé le fondateur du site dans une tribune publiée mardi par le quotidien The Australian. «La diffusion de milliers de documents sur l’Irak et l’Afghanistan, puis de câbles diplomatiques, n’a pas nui à une seule personne, à ce qu’on peut savoir», a-t-il justifié. New York Times, Le Monde, The Guardian, El Pais, Der Spiegel ont aussi publié les révélations de WikiLeaks mais seul le site «a été victime des attaques les plus violentes et d’accusations du gouvernement américain et de ses acolytes», relève Julian Assange. «C’est parce que ces titres sont anciens et importants tandis que WikiLeaks est jeune et petit».

Le fondateur du site précise à l’adresse de ses détracteurs qu’il n’est pas anti-guerre. Il admet qu’il y a des «conflits justes», dans le cas où les nations ont le droit de leur côté. «Mais rien n’est plus dommageable qu’un gouvernement qui ment à son peuple sur des guerres et demande ensuite à ces mêmes citoyens de mettre en jeu leurs vies et leurs impôts pour ces mensonges», écrit-il.

En dépit des assurances de Julian Assange, l’horizon financier de WikiLeaks s’est encore assombri. Dans la foulée de Paypal et Postfinance, MasterCard International et Visa ont bloqué mardi les virements adressés au site. Un porte-parole de MasterCard a affirmé que l’activité de WikiLeaks était illégale. Plus prudent, Visa a suspendu l’autorisation de paiements «en attendant de savoir s’il contrevient aux règles de fonctionnement de Visa». Postfinance, filiale bancaire de la Poste suisse, avait déjà fermé lundi le compte de Julian Assange, en raison de «fausses indications sur son lieu de domicile à l’ouverture de son compte». Ce compte figurait sur le site, qui a lancé un appel aux donations sur l’Internet et par le site de microblogging Twitter. Vendredi, le service de paiement en ligne basé aux Etats-Unis, PayPal, avait cessé les transferts financiers au bénéfice de WikiLeaks.